Et si on "slashait" pour s'épanouir au boulot ?
J'ai pas mal erré avant de comprendre que ma vocation était de "slasher"!
En fait, comme M. Jourdain, je l'ai plus ou moins toujours fait, mais sans avoir conscience du point auquel cela était essentiel à mon équilibre. Et du coup sans vraiment l'assumer et encore moins le revendiquer.
Aujourd'hui, je suis une "quinquas slasheuse", qui assume son âge et ses envies d'une vie professionnelle et personnelle multiple et enrichissante.
"QuintAges" et Millenials : même combat!
Ma casquette de Sociologue m'a permis de constater que le phénomène du "slashing" commence à se répandre. On le trouve beaucoup chez les "millenials", mais aussi chez les "QuintAges", (Quinquas et Vintage😉): chez les hommes bien sûr, mais aussi beaucoup, et de plus en plus, chez les femmes.
Bien sûr il y des slasheurs par nécessité : difficile de trouver du boulot, sur-représentation des temps partiels subis, besoin d'exercer différents jobs pour vivre;
Mais de plus en plus il y a des "slasheurs" et des "slasheuses" par choix: multi compétences, volonté de ne pas choisir, envie de s'épanouir dans des domaines complémentaires...
Et je dois dire que j'aime assez constater que les enjeux des plus jeunes rejoignent ceux de celles qui le sont (un peu😉) moins!
Faire de sa carrière une source de développement personnel plutôt qu'une course à la promotion
Dans le monde de l'entreprise, on a l'habitude de réfléchir verticalement : comme s'il n'existait qu'une seule dynamique qui venait d'en bas et qui poussait vers le haut. Tout se passe comme si la réussite ne passait que par l'escalade des échelons pour aller le plus haut possible dans l'organigramme...
Mais désormais, les millenials sont en train de bousculer les repères. Et ils ont bien raison!
Après avoir vu leurs parents malmenés sur le plan professionnel, les millenials refusent de prendre le risque du burnout pas plus que celui du boreout:
- Refus de mettre sa vie de famille ou personnelle de côté pour faire carrière.
- Pas d'accord non plus pour sacrifier le sens au nom de la réussite.
- Refus de lacher sur ses aspirations d'artiste au nom de ses compétences d'ingénieur ou de comercial!
- Plus question d'attendre dix ans pour évoluer
Beaucoup moins visibles, les femmes "QuintAges" ont suivi un cheminement très proche. Elles sont nombreuses à avoir enragé silencieusement de ne pas être assez reconnues quand, par exemple, un plus fort ou surtout plus masculin, leur passait devant ou quand on leur faisait comprendre qu'elles étaient trop prises par leur progéniture (!). Alors, à plus ou moins 50 ans, au moment où elles retrouvent un peu plus de disponibilité, elles ne veulent plus attendre, elles non plus. Comme les millenials, elles ne veulent plus choisir non plus. Elles ont passé 20 ans de vie familiale et/ou professionnelle à penser aux autres, avant de penser à elles, à jongler entre la vie de famille, les activités des enfants, le boulot, le conjoint, la maison, les papiers, l'organisation des vacances. ...Elles ont réalisé qu'elles étaient des "slasheuses " depuis des années ! Elles ne veulent plus renoncer:
- Celles qui rêvent de créer leur boite, le font à côté de leur job.
- Les formations pour se reconvertir font le plein et permettent de redonner du sens à ses perspectives professionnelles
- S'il y en a qui plaquent tout pour changer de vie, nombreuses sont celles qui cherchent surtout à diversifier leurs investissements pour retrouver du dynamisme, de l'envie et de l'authenticité.
Faire du slashing une philosophie de vie pour être plus authentique.
En réfléchissant bien, nous les femmes, a fortiori quand on s'approche de la cinquantaine, qu'on est mère de famille et/ou qu'on a roulé sa bosse, on est toutes plus ou moins
des "slasheuses" .
En prendre conscience pour le revendiquer, et surtout en faire le fil directeur de sa vie professionnelle et personnelle, est le meilleur moyen d'être pleinement en accord avec soi-même.
Celles qui l'assument et le revendiquent sont souvent des femmes qui ont questionné le sens de leurs investissements professionnels ou familiaux. C'est parce qu'elles se connaissent bien et surtout qu'elles ont appris à capitaliser sur toutes leurs ressources qu'elles ont fait du "slashing" une philosophie de vie.
Au centre de cette philosophie, la question de l'authenticité profonde de ses engagements. Les coachs appellent ça la congruence ou aussi l'alignement personnel. Chez les "slasheuses", la réponse se trouve dans l'articulation d'une mosaïque personnelle d'activités. Plutôt que de se poser la question sous la forme habituelle :
-Dois-je quitter mon job?
-Dois-je me reconvertir pour me sentir bien?
-Dois-je repartir à zéro ?
Elles se sont interrogées sur leurs valeurs fondamentales et leurs besoins personnels. Par exemple:
- besoin de créativité
- besoin de reconnaissance,
- besoin d'appartenance à une équipe,
- besoin de challenge,
- besoin de sécurité,
- besoin de se sentir utile,
- importance de la solidarité, de la famille, de l'environnement
- ou encore, besoin de changement et d'innovation etc....
C'est à partir de là, qu'elles ont pu mettre en place les bons "slashs" en s'appuyant sur ce que chacun d'entre eux leur apportent.
Ne dites pas à ma mère que je suis une slasheuse, elle me croit chef de projet dans une grande entreprise !
C'est en travaillant sur moi, il y a quelques années, que j'ai réalisé à quel point mon équilibre passait par mes multi-activités et mes compétences s'alimentaient de mes différentes expériences.
En le réalisant, j'ai pu choisir de consolider cette façon de vivre et d'en tirer pleinement bénéfice dans ma vie professionnelle aussi bien que personnelle.
Aujourd'hui:
- Mon autonomie de coach me permet de mieux accepter les contraintes de l'entreprise dans laquelle je travaille par ailleurs.
- Le fait de jouer en orchestre me ressource et me permet de pouvoir être totalement disponible pour les clients que j'accompagne en tant que coache.
- Être sociologue alimente ma posture de coach et ma capacité à travailler sur moi pour apporter toujours plus à mes clientes.
- Être auto entrepreneuse me pousse à développer de nouvelles compétences ( gestion, facilitation graphique, community manager, fiscaliste, web master etc..) qui me servent aussi en entreprise....
- Ma casquette de chef de projet au sein d'une grosse entreprise me permet d’être sécurisée par un salaire mensuel, d'alimenter mon gout pour le travail en équipe, et de pouvoir me spécialiser, en tant que coache, dans le développement professionnel car j'ai une expérience solide du monde des organisations.
- Enfin, je pourrais rajouter que c'est mon expérience de femme de plus de 50 ans dans tous ces univers qui me donne envie d'accompagner d'autres femmes en milieu de carrière parce que je connais moi aussi la vie d'une mère de famille, les contraintes pro/perso, la discrimination plus ou moins forte en Entreprise, le poids des préjugés sociaux qui pèsent sur les femmes, les questions de charge mentale, de stress et autres "pétages" de plomb qui en découlent, le sexisme, le jeunisme, le machisme, les ados qui s'envolent, les parents qui vieillissent etc....
Autrement dit, quand je me revendique "slasheuse", j'assume pleinement que chacun de mes rôles fassent partie intégrante de ce que je suis. Je ne me pose pas la question de mon investissement dans chacun d'entre eux. Il fait partie de moi. Mais je sais que chacun d'entre eux participe à mon épanouissement personnel. J'en ai besoin pour être pleinement authentique et bien dans mes basquettes.... (sauf bien sûr, les jours où ça va moins bien, comme tout le monde... mais ça me permet de remonter plus vite...)
Moins vertical et plus transverse
C'est pour cette raison que, lorsque j'accompagne des clients qui se posent des questions sur leurs choix professionnels, a fortiori si ce sont des femmes "QuintAges", je les amène souvent à réfléchir verticalement.
C'est souvent plus riche de diversifier ses activités que d'en quitter une brutalement pour une autre. Cela présente beaucoup d'avantages, y compris paradoxalement, celui de rebooster son investissement dans le job initial qui retrouve souvent les couleurs qu'on lui donnait à l'origine.
Pour celles qui sont en risque de burnout ( pré ou post burnout) cela permet de diversifier les investissements et de se protéger contre les risques d'écroulement et d'épuisement ( à condition que la diversité favorise bien le ressourcement).
Enfin pour toutes, cela redonne de vraies perspectives d' épanouissement personnel et de carrière plus transverses que verticales, et aussi beaucoup plus enrichissante humainement!
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